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mouvement démocrate - Page 13

  • La naissance de l’ARES signe-t-elle la mort de la refondation du Centre?


    Le Centre est-il en recomposition ou en décomposition? La naissance de l’ARES (Alliance républicaine, écologiste et sociale) sensée être le réceptacle à une refondation du Centre se présente plutôt comme une nouvelle cassure entre centristes avec, d’un côté, ceux du Nouveau centre qui ont fait alliance avec une droite modérée sarkozyste ainsi qu’avec une gauche défroquée sans autre point de chute et, de l’autre, ceux du Mouvement démocrate qui ont décidé de demeurer dans leur splendide isolement.

    On est encore loin d’une union souhaitée par l’Alliance centriste et une majorité de militants centristes.

    Au jour d’aujourd’hui, on peut discerner trois scénarios possibles d’ici les échéances électorales de 2012.

    - Premier scénario: l’ARES devient rapidement hégémonique au centre – c’est d’ailleurs la seule solution pour qu’elle soit pérenne -, suscitant de nombreux ralliements et portant une candidature de Jean-Louis Borloo qui, réalisant un bon score de premier tour, pèsera sur une alliance à droite au second tour, résultat qui permettra un bon accord pour les législatives qui suivront (sauf si, bien sûr, Borloo devance Sarkozy mais les sondages ne semblent pas montrer que l’on sera dans ce cas de figure). Dès lors, après une présidentielle remportée par Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Borloo peut devenir son premier ministre et être le leader d’une droite modérée qui se reconstruit face à une UMP qui sera moins fringante. Dans le cas où c’est un(e) socialiste qui occupe l’Elysée, le président du Parti radical peut se poser en recours comme leader d’une Droite éclatée et désemparée, envisageant 2017 comme une sérieuse possibilité pour devenir chef de l’Etat. Une sorte de scénario gagnant-gagnant pour Jean-Louis Borloo!

    - Deuxième scénario: le MoDem parvient à garder sa prééminence et François Bayrou s’impose comme le candidat naturel du Centre parce qu’il s’est déjà frotté à la présidentielle en deux occasions et que la greffe Borloo ne prend pas. Dès lors, on assiste à un rassemblement de centristes autour de cette candidature au-delà du Mouvement démocrate et à un délitement plus ou moins rapide de l’ARES où les pro-Morin relèvent la tête et portent la contradiction à l’intérieur de cette alliance qui n’aura durée qu’un temps. Eliminé dès le premier tour, comme pour Borloo dans le scénario précédent, François Bayrou peut monnayer son appui soit à droite, soit à gauche. S’il se tourne vers l’UMP en apportant les pourcentages indispensables au vu des chiffres du premier tour à une réélection de Nicolas Sarkozy, il pourrait obtenir, en contrepartie Matignon pour lui-même et un accord électoral favorable pour les législatives. S’il se tourne vers la Gauche, il devrait obtenir moins d’avantages a priori. Néanmoins, il est plus difficile de savoir ce que François Hollande ou Martine Aubry (les deux candidats les plus sérieux à la candidature socialiste) pourraient lui proposer. Moins, sans doute, que ce que Ségolène Royal en 2007 (Matignon) mais plus que des strapontins. Reste que l’échec, une nouvelle fois, de sa candidature devrait rendre caduque celle-ci pour une prochaine échéance présidentielle. Et il ne pourrait se poser en leader incontesté d’un Centre sans doute morcelé.

    Troisième scénario: l’opposition ARES/MoDem ne produit que deux nains politiques qui se neutralisent sans aucune émulation avec deux candidats qui n’obtiennent que quelques pourcentages de voix et ne peuvent peser ni sur la Droite, ni sur la Gauche à part pour récupérer quelques miettes. Si cette configuration se confirme (on peut supposer que l’ARES a une chance de se déliter si Borloo a de très mauvais sondages), le Centre ressortira encore plus affaibli et la nécessité de sa vraie refondation se posera à nouveau. Quel sera le leader providentiel qui sera capable de rapprocher les différentes tendances centristes? Pour l’instant, aucun nom ne s’impose réellement. Mais, gageons que les candidats seront nombreux!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • La reconstruction du Centre reste à faire


    En 2007, l’UDF implosait en plein vol après que François Bayrou ait confondu indépendance et isolement. En 2009, des militants centristes suivaient Jean Arthuis pour refonder un Centre écartelé entre des égos et des intérêts personnels divergents beaucoup plus que par des visions politiques opposées. Mais l’action n’a pas suivie. Au début d’année, Jean Arthuis et Hervé Morin, le président du Nouveau centre, annonçaient la création de la Confédération des centres qui, en réalité, n’a jamais existé! En ce juin 2011, la création de l’Alliance républicaine, écologiste et sociale (Ares) par le même Hervé Morin avec Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical, marquait un nouvel échec dans la tentative de reconstruire un Centre fort. Et, début juillet 2011, l’Alliance centriste, créée par ses initiateurs pour favoriser une refondation du Centre autour d’un projet politique et d’une union des différentes mouvances centristes, refusaient d’entrer dans l’Ares, pourtant créée par Hervé Morin, allié éphémère de Jean Arthuis, tout en recevant en grande pompe… François Bayrou, l’ennemi juré du leader du Nouveau centre!

    Belles cacophonies. Et nous n’en sommes peut-être qu’au début…

    Les responsables de cet échec sont toujours les mêmes: Hervé Morin et ses amis du Nouveau centre, d’un côté; François Bayrou et ses amis du Mouvement démocrate de l’autre. Seule nouveauté, la présence de Jean-Louis Borloo qui, après avoir été humilié par Nicolas Sarkozy, a réussi un joli coup en faisant une OPA à des fins personnelles sur le Centre, comme l’avait fait en son temps un Edouard Balladur, reléguant Hervé Morin au rôle de faire-valoir.

    Résultat, la reconstruction du Centre reste à faire.

    Cette situation pourrait être désespérante. Et elle l’est d’un certain point de vue! Que pourrait-il bien se passer pour qu’enfin les centristes décident de se rapprocher et d’unir leurs individualités au lieu de les utiliser pour s’affronter? En réalité, les différences sont tenues le plus souvent et il n’est pas facile, dans bien des conversations politiques, de savoir qui est membre du Nouveau centre ou du Mouvement démocrate, voire même de la mouvance centriste de l’UMP…

    C’est en faisant ce constat qu’Alliance centriste s’était créée il y a deux ans autour de Jean Arthuis et de quelques autres afin de démontrer l’absurdité d’un Centre éclaté. Malheureusement, celle-ci, trop inaudible, n’a pas réussi à rapprocher les frères ennemis, ni à les mettre devant leurs responsabilités.

    Ce qui est assez paradoxal, ce sont les nouveaux rapprochements en train de se faire. Lors de l’inauguration récente de son siège remis à neuf, le Mouvement démocrate de François Bayrou a invité quelques personnalités centristes dont Jean Arthuis (Alliance centriste) et Pierre Méhaignerie (UMP). Lors de son congrès, hier, l’Alliance centriste a invité François Bayrou (Mouvement démocrate) et le même Pierre Méhaignerie.

    Rappelons que François Bayrou a été, jusqu’à présent, un farouche opposant à Nicolas Sarkozy alors que Pierre Méhaignerie en a été, dans le même laps de temps, un supporter loyal… Est-ce leur opposition à Jean-Louis Borloo et Hervé Morin qui les réunit? Ou une même vision du Centrisme? Pourquoi se rapprocher maintenant alors que le Parti radical et le Nouveau centre ont scellé une alliance? Autant de questions auxquelles il est difficile de répondre pour l’instant.

    Tout ce que l’on peut dire, c’est que la nouvelle configuration du paysage centriste qui semble émerger de ces différents et récents mouvements de plaques placeraient, d’un côté, le Nouveau centre et ses alliés de droite dans l’Ares et de l’autre, un front Mouvement démocrate – centristes de la majorité – Alliance centriste.

    On peut être incrédule sur ce nouveau front de partage mais il ne s’agit que d’un constat. Evidemment, il peut évoluer à tout instant. Rien ne dit que l’Ares est partie pour durer pour les vingt à trente prochaines années comme le claironne, un peu trop sûr de lui, Jean-Louis Borloo. Rien ne laisse à penser que François Bayrou et Pierre Méhaignerie vont se rapprocher plus que pour célébrer une vieille amitié et quelques faits d’arme du passé.

    Reste que cette ligne de front indique clairement que le Centre a choisi une voie qui ne ressemble guère à celle de l’union…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le «vrai» centriste, c’est celui qui dit qu’il l’est… ou pas!


    L’espace au centre est toujours convoité quand arrivent les présidentielles. Du coup, les personnalités politiques à se déclarer centristes ou à se trouver des accointances avec les idées centristes, deviennent de plus en plus nombreuses à mesure que l’échéance électorale principale de la politique française se rapproche.

    Limitons-nous à ceux qui se déclarent centristes. Bien sûr, nous avons parlé ici maintes et maintes fois de tous ces prétendants. Mais il est toujours intéressant de se rappeler pourquoi ils jurent leurs grands dieux qu’ils sont, chacun d’entre eux, le «vrai» centriste, le seul légitime à réclamer les votes des électeurs du Centre.

    Ce n’est pas pour chicaner que nous conduisons cet examen mais parce qu’il est crucial pour le Centre d’être représenté par un ou des candidats qui ont réellement une vision centriste.

    Ainsi, quand les médias s’amusent à prétendre que Dominique de Villepin doit être classé dans les candidats centristes à la présidentielle, on aurait tendance à regretter que les cours de sciences politiques ne soient pas obligatoires pour avoir une carte de presse…

    Plus sérieusement, trois candidats et quelques «recours» encore dans l’ombre naviguent dans la galaxie centriste et peuvent prétendre à être le fameux «vrai» centriste.

    Par ordre alphabétique, ce sont: François Bayrou, Jean-Louis Borloo, Hervé Morin (et Jean Arthuis comme premier «recours»).

    Dans ces trois là, les deux qui tiennent actuellement la corde pour représenter le Centre en 2012 sont Jean-Louis Borloo et François Bayrou (même s’il ne faut enterrer définitivement Hervé Morin).

    Au-delà de leurs positionnements passés, ce qui est intéressant est leur positionnement présent, celui des deux dernières années. On peut se (re)découvrir centriste sans que cela soit une escroquerie. Sauf si cela se produit juste avant chaque échéance électorale…

    Aucun des deux n’a fait, durant cette période, de grands serments de Centrisme, à part ces derniers mois.

    Jean-Louis Borloo se disait jusque récemment totalement dans l’UMP, dans une aile sociale de la Droite républicaine mais pas du Centre.

    François Bayrou se disait, dans le même temps, démocrate, plus en référence au Parti démocrate américain, au Libéraux-démocrates britanniques de son ami Nick Clegg voire au Parti démocrate italien de son ami Francesco Rutelli, c’est-à-dire, dans son esprit, entre le Centre et la Gauche, dans une tentative de dépassement de l’humanisme centriste par le solidarisme.

    On peut donc dire, pour schématiser, que Jean-Louis Borloo est proche du centre-droit sans en être, se présentant comme un républicain-social de droite, et que François Bayrou est proche du centre-gauche, se présentant comme un social-libéral.

    Evidemment, cette double affirmation sera critiquée par ceux qui feront valoir les états de service des deux prétendants à l’investiture centriste.

    Pour beaucoup, le parcours politique de François Bayrou est bien plus proche de celui d’un homme de Droite que de celui d’un homme de Gauche. Et ses racines démocrate-chrétiennes le légitimeraient, selon eux, au centre de l’échiquier politique français.

    Concernant Jean-Louis Borloo, il a toujours navigué, certes à droite, mais dans une vision beaucoup plus consensualiste vis-à-vis des franges modérées qui se mélangent avec elle, voire même avec des mouvances plus éloignées, comme les Verts.

    Admettons ces remarques mais rappelons que ce qui nous intéresse ici est le positionnement adopté non pas il y a dix ou cinq ans, ni celui revendiqué depuis trois à six mois.

    De ce point de vue, aucun des deux hommes ne s’est épanché sur son appartenance au Centre et n’a fait preuve d’un militantisme centriste particulier.

    Nous avons donc deux prétendants à la place de candidat du Centre à la présidentielle qui revendiquent leur légitimité respective sans que celle-ci puisse être établie sans équivoque.

    C’est sans doute la raison pour laquelle nous assistons à des déclarations à répétition (plus du côté de Bayrou actuellement) sur leur attachement au Centre et aux valeurs centristes (même si Borloo ne se définit pas comme un centriste mais comme le meilleur représentant des modérés de droite et de gauche et donc aussi du Centre).

    N’oublions pas, non plus, les soutiens de Bayrou à la candidature d’Edouard Balladur à la présidentielle de 1995 et de Borloo à celle de Nicolas Sarkozy à celle de 2007, deux hommes que l’on ne peut guère placer au centre de l’échiquier politique.

    En attendant la publication de leurs programmes précis, nous serons encore, pendant quelques mois, réduits à les croire sur parole.

    Bien difficile pour les centristes qui sont plutôt des pragmatistes et des réalistes s’attachant au réel et non aux discours des opportunistes qui vont et viennent au gré des sondages et des espaces politiques libres.

    Car, en définitive, le «vrai» centriste est d’abord celui qui le prouve par son parcours politique.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Y a-t-il une chance pour voir un Centre uni à la présidentielle?


    Même si François Bayrou ne s’est pas encore déclaré officiellement et si Jean-Louis Borloo hésite; même si Hervé Morin et Jean Arthuis n’ont pas tout à fait renoncé; et même si un candidat de dernière minute n’est pas exclu, peut-il y avoir, in fine, un candidat unique du Centre lors des élections présidentielles de 2012?

    Si l’on analyse la situation politiquement (sans oublier celle des égos!), la réponse est non. Au cas où Jean-Louis Borloo jetterait l’éponge face aux pressions de l’UMP et de l’Elysée, Hervé Morin ne se gênerait pas pour se lancer dans la bataille. De son côté, quoiqu’il arrive, François Bayrou sera candidat. Et Jean Arthuis réfléchit.

    Trop de choses séparent encore les leaders centristes pour que l’on puisse envisager une réconciliation suivie d’une refondation d’un Centre uni avant les présidentielles. Cela ne veut pas dire que ça ne vaut pas le coup de travailler en faveur de cette refondation mais que le principe de réalité engage à ne pas se faire trop d’illusions de ce côté-là.

    Si l’on analyse la situation administrative, la situation est tout autre. Au jour d’aujourd’hui aucun des candidats ayant décidé de se situer au centre de l’échiquier politique ne possède les 500 signatures nécessaires pour se présenter. Ni Jean-Louis Borloo, ni Hervé Morin, ni François Bayrou.

    Cela ne signifie aucunement qu’ils ne les obtiendront pas. On peut supposer que Jean-Louis Borloo y parviendra même sans l’aval de l’Elysée. A contrario, on peut penser que François Bayrou y parviendra mais, cette fois-ci, avec l’aval de l’Elysée! En revanche, il y a peu de chances qu’Hervé Morin les obtiennent surtout après son livre de quasi-injures à l’encontre de Nicolas Sarkozy. Et il y a peu de chances également que Jean Arthuis puisse les réunir.

    Donc, si Jean-Louis Borloo jette l’éponge, on pourrait se retrouver avec une seule candidature, celle de François Bayrou, sponsorisée, quelque part, par l’Elysée qui n’a jamais caché que le leader du Mouvement démocrate était le seul «vrai» centriste et le seul qui avait une légitimité à représenter le Centre en 2012. Façon de délégitimer Borloo et Morin…

    Evidemment, cela posera un problème politique à François Bayrou si les signatures d’élus qui lui permettent d’être présent à la présidentielle viennent en grande majorité de l’UMP, le parti d’un président qu’il n’a pas cessé de critiquer et de combattre pendant cinq ans.

    On sait déjà que le discours sera de dire qu’il ne s’agit pas d’une fleur ou d’une aide quelconque mais de l’esprit démocratique des élus. Seulement, personne ne sera dupe…

    Si tel est le cas, peut-on voir le Nouveau centre, voire le Parti radical, se ranger derrière François Bayrou? A part quelques soutiens personnels, cela serait très étonnant.

    Si François Bayrou, par extraordinaire, ne se présente pas et que Jean-Louis Borloo, est présent, il ne sera pas, non plus, le candidat de tous les centristes car le Mouvement démocrate ne le soutiendra pas et, sans doute pas, non plus, l’Alliance centriste. Sans parler qu’une partie des radicaux ne sera pas derrière lui.

    En résumé, même s’il ne devait y avoir qu’une seule candidature centriste à la présidentielle de 2012, le Centre serait toujours autant fragmenté et pourrait même en ressortir encore plus désuni.

    Mais il peut y avoir une autre situation: aucun candidat centriste. Car, dans une logique purement arithmétique, si aucun de ceux qui veulent y aller n’arrive à réunir les 500 signatures, la place du Centre sera vide.

    Ce scénario catastrophe a, avouons-le, peu de chances de se réaliser. En revanche, le scénario catastrophe d’un trop plein de candidats (avec des «faux» centristes en sus), n’est pas à écarter totalement, lui. Et pourrait se révéler bien plus catastrophique que le premier!

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Le Centrisme première victime de la bataille au centre

    On ne sait pas encore qui va gagner la bataille au centre où les deux favoris du moment, Jean-Louis Borloo et François Bayrou, ont redécouvert récemment les vertus du Centre. Mais l’on commence à discerner qui va en être la victime: le Centrisme…

    Car cette bataille se fait avant tout sur des égos, des ambitions politiques et des positionnements aléatoires et non sur un solide corpus centriste. Beaucoup diront que cette situation n’est guère nouvelle. C’est exact. Mais cela n’en est pas moins destructeur une fois de plus pour la crédibilité et l’image du Centrisme déjà accusé d’être une fausse pensée politique et un alibi pour tous les politiciens hésitants ou opportunistes.

    Dans ce théâtre des faux-semblants où les Rastignac élyséens en mal de positionnement politique tentent une OPA sur l’espace centriste, les Français ont beaucoup de mal à s’y retrouver. Et pour ne rien arranger, les médias ne clarifient rien.

    Prenons ainsi le dernier sondage sur la personnalité qui incarne mieux le Centre. Sur les cinq personnalités proposées aux Français, deux ne sont pas centristes (selon leurs propres propos): Jean-Louis Borloo et Dominique de Villepin. Le premier, républicain social de droite, arrive en tête alors que l’on retrouve en troisième position le second, nationaliste de droite vaguement gaulliste.

    Sans oublier que nous avons en deuxième position François Bayrou, un homme qui ne s’est jamais reconnu totalement dans le centrisme et en quatrième position, Hervé Morin qui n’a de cesse de clamer qu’il n’est pas du Centre mais au centre-droit.

    Le seul qui s’affirme au centre du Centre, Jean Arthuis, termine bon dernier avec 4%...

    Intéressons-nous maintenant au sondage commandé par le Nouveau centre sur la vision qu’ont les Français du Centre. A la question de son positionnement sur l’échiquier politique, l’institut de sondage a demandé si le Centre était plus proche de la Gauche ou de la Droite. Aucune possibilité de répondre, «ni l’un, ni l’autre» (mais l’on peut penser aussi que le commanditaire, le Nouveau centre, n’était pas demandeur, lui qui affirme que le Centre est à droite…). Et les sondés, en bons soldats des enquêtes d’opinions ont estimé à 67% qu’il est plus proche de la Droite (63% des électeurs de François Bayrou en 2007) et à 33% de la Gauche (37% des électeurs de François Bayrou en 2007).

    Cependant, force est de reconnaître que peu de sondés ont choisi la case «sans opinion»…

    Bien sûr, il s’agit de sondages où tous les Français sont interrogés. On peut supposer que les réponses seraient un peu différentes  si l’on n’interrogeait que les militants, sympathisants et électeurs centristes (quoique les électeurs de Bayrou en 2007 sont dans la moyenne comme on l’a vu ci-dessus…).

    Si l’on rapproche les deux sondages, on s’aperçoit qu’il n’est guère étonnant que les Français estiment que ce soit un homme modéré de droite qui incarne le mieux le Centre, Jean-Louis Borloo et que Dominique de Villepin recueille un pourcentage élevé.

    Mais si les médias peuvent embrouiller les Français et si ceux-ci se laissent embrouiller aussi facilement, c’est bien parce que les centristes ont eux-mêmes tout embrouillé et qu’on les entend peu défendre les valeurs du Centrisme.

    En fait, comme tous les autres politiques de Droite et de Gauche, ils sont assez vagues pour tenter de ratisser large. Mais si leurs collègues à l’UMP ou au PS ont en tête d’attirer les électeurs centristes, eux, ils lorgnent sur les modérés de gauche et de droite, donc des deux côtés de l’échiquier politique, ce qui implique un grand écart périlleux... Sans oublier qu’il faut bien nouer des alliances en vue des législatives avec la Droite ou la Gauche pour obtenir quelques députés.

    Au vu de ce tableau, est-ce donc un fatalisme et une histoire sans fin que le Centre soit dénaturé et trahi par les siens, immolé sur l’autel du réalisme politique?

    Non, si l’on considère que le combat politique des idées et des projets est plus important que celui des postes. Non, si l’on considère qu’une fois remporté le combat des idées, les postes en sont la récompense et permettent de mettre en œuvre un programme centriste. Non, si l’on considère qu’un Centre fort dicte sa loi à ses partenaires dans une coalition plutôt qu’il ne se laisse dicter leurs lois.

    Bien évidemment, en ce début d’été 2011, on est loin du compte. Mais l’on doit aussi reconnaître que la volonté politique n’est pas au rendez-vous dans le camp centriste pour développer ce travail de longue haleine.

    François Bayrou s’en rapprocherait le plus. Mais il est tellement dans une démarche monomaniaque pour décrocher l’Elysée qu’il se sert plus du Centre qu’il ne le sert. C’est dommage, car cela a engendré parfois un fort hiatus entre ses propos, ses démarches et les idées du Centrisme.

    Il a ainsi proposé à Dominique de Villepin de discuter (tout comme, d’ailleurs, Jean-Louis Borloo). Il a même affirmé, avant de revenir dans le giron centriste, que le mot «centre» ne faisait pas partie de son vocabulaire lors d’une conférence de presse.

    Il faut dire que c’était juste après avoir obtenu 18,57% des voix à la présidentielle 2007. L’hubris l’avait touché de plein fouet…

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes de la majorité et Sarkozy


    Nicolas Sarkozy est passé à l’offensive vis-à-vis des centristes de la majorité au moment où ceux-ci finalisent leur «alliance» les regroupant et où leur leader, Jean-Louis Borloo est sur le point d’annoncer sa candidature à la présidentielle.

    Après avoir fait donné les seconds couteaux, du député radical Leonetti au président de l’UMP Copé en passant par le Premier ministre Fillon, le Président de la république s’est enfin décidé à monter en première ligne en recevant les députés du Nouveau centre pour leur expliquer fermement tout le bien (!) qu’il pensait de leur «alliance» et tout le mal qu’il pensait de leur indépendance. Sans parler de l’aversion que lui inspirait la candidature de Jean-Louis Borloo, son grand ami…

    Cette prise de parole de Nicolas Sarkozy s’est accompagnée de toute la panoplie réservée à ceux qui veulent prendre leur indépendance dans la sphère politique. Il leur a dit combien leur combat était le sien et combien ceux qui ne comprendraient pas la nécessité de l’union de la majorité présidentielle s’exposaient à des mesures de rétorsion comme celle, bien connue, concernant les élus et plus particulièrement les députés, de ne pas être investi lors des prochaines élections et/ou d’avoir un concurrent de leur propre camp.

    Pour l’instant, les modérés de la majorité présidentielle qui ont décidé de s’émanciper de Nicolas Sarkozy et de l’UMP affichent la sérénité et affirment que cela ne change rien à leur détermination d’aller jusqu’au bout de leur démarche. C’est toujours le cas quand les élections sont encore loin et que l’on croit encore dans la dynamique des décisions que l’on vient de prendre dans une certaine euphorie. Pourtant, tout le monde sait que si Jean-Louis Borloo ne décolle pas dans les trois mois à venir dans les sondages, ce sera sans doute une autre histoire. D’autant que l’intéressé n’a aucune envie de se griller politiquement.

    Rappelons que la stratégie de Nicolas Sarkozy est de réunir toute la majorité actuelle sous son nom pour la prochaine élection présidentielle afin d’arriver en première position lors du premier tour et initier une dynamique victorieuse pour le second tour.

    A ceux qui lui répondent qu’il n’aura alors aucune réserve de voix, il explique qu’il aura au moins une partie des voix de François Bayrou qui se présentera quoiqu’il arrive. C’est d’ailleurs pourquoi Nicolas Sarkozy affirme à qui veut l’entendre que le seul vrai centriste et le seul qui est légitime à se présenter sous la bannière du Centre en 2012 est le leader du Mouvement démocrate.

    Ces voix de François Bayrou qui le rejoindront seront ces 1% à 3% dont il aura besoin pour faire la différence.

    Mais ce que ne dit pas l’actuel hôte de l’Elysée, c’est que sa réserve principale de voix se trouve du côté de Marine Le Pen. S’il parvient à être en tête, devant le candidat socialiste et en ayant éliminé la candidate du Front national, alors une grande partie des déçus du sarkozysme, qui se sera portée sur Le Pen ou qui se sera abstenue, préfèrera voter pour lui plutôt que pour le PS (dont le candidat sera plus à gauche que cela avait été Dominique Strauss-Kahn) ou même que s’abstenir afin d’éviter de voir l’élection d’un président de gauche.

    Evidemment, c’est une analyse qui n’est pas sûre d’être validée d’autant que les Français semblent penser que Nicolas Sarkozy a fait son temps et jugent de manière très dure son action depuis plus de quatre ans. Cependant, une élection présidentielle se joue tout autant pour un candidat que contre les autres. De même, la situation politique, économique et sociale peut encore changer d’ici à avril 2012.

    En attendant, une des tâches principales du président de la république, c’est éviter, à la fois, la dispersion des voix de sa majorité avec la présence d’un ou deux concurrents (Borloo, voire Villepin) et une campagne où ceux-ci ne manqueraient pas de critiquer le bilan du quinquennat au risque de démobiliser leurs électeurs pour un vote en sa faveur au second tour.

    Question essentielle: que feront, au bout du compte, les modérés de centre-droit de la majorité? Nicolas Sarkozy pensent qu’ils manqueront de courage pour aller jusqu’au bout de leur démarche d’émancipation. Ont-ils vraiment la capacité de le faire mentir?

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’Alliance républicaine, confédération de déçus et de frustrés du sarkozysme


    Après le Nouveau centre, après le Parti radical, après la Convention démocrate, ce sera au tour de la Gauche moderne de voter sa participation à cette confédération, non pas regroupant des formations du Centre puisque ce dernier parti nie en être, mais, plutôt et surtout, de déçus et de frustrés du sarkozysme, tous affirmant continuer à demeurer de la majorité présidentielle.

    Car, depuis que le Mouvement démocrate a fermé la porte à sa participation qui était déjà plus qu’hypothétique, depuis qu’aucun autre parti situé sur le centre de l’échiquier comme Cap 21 ou les Radicaux de gauche n’aient manifesté son envie de rejoindre cette structure et, surtout, depuis que l’Alliance centriste semble ne plus vouloir en être la caution centriste et indépendante, celle-ci ne sera, au mieux, qu’un appendice de l’UMP, au moins pour l’instant.

    Il faut rappeler que tous les dirigeants des partis qui vont composer la nouvelle formation ont fait et continuent à faire allégeance à la Droite. Cela n’est pas une tare mais montre bien son positionnement au «centre-droit» comme le dit Hervé Morin, «dans la majorité» comme le déclare Jean-Louis Borloo, voire «clairement dans la majorité» pour rassembler «tous ceux qui se situent en dehors de l’UMP», comme l’a écrit à ses militants le secrétaire général de la Gauche moderne.

    Et puis, imaginons un instant ce qui se serait passé si Jean-Louis Borloo était devenu premier ministre, comme il en rêvait, et avait formé un gouvernement dans lequel se trouverait Hervé Morin, Jean-Marie Bockel (tous deux virés par Fillon) et Hervé de Charrette. Y aurait-il, aujourd’hui, une Alliance républicaine, sociale et écologiste?!

    Quelle peut-être donc le but de cette alliance que les médias souvent appellent improprement «Alliance centriste» qui est le parti dirigé par Jean Arthuis (et qui d’ailleurs n’a pas l’air de s’émouvoir de cette confusion…).

    Dans une lutte pour la prééminence à droite entre un courant conservateur, étatique et nationaliste et un courant réformiste, libéral et européen, la bataille semble de nouveau s’engager.

    De même, les leaders de cette alliance attendent un «rééquilibrage» de la Droite en leur faveur, eux qui n’ont eu que des miettes ces cinq dernières années dans les gouvernements et les allées du pouvoir.

    Bien sûr, le rêve caché de Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Hervé de Charrette et Jean-Marie Bockel, c’est de créer une confédération qui va monter en puissance et qui, à terme, pourrait dépasser l’UMP dans un remake de l’affrontement RPR-UDF.

    Sauf que l’Alliance républicaine n’est pas une nouvelle UDF, n’en déplaise aux slogans des dirigeants du Nouveau centre.

    Et elle ne peut l’être tant une partie importante des centristes y demeurent en dehors. Même s’il ne faut pas idéaliser l’ancienne formation créée par Valéry Giscard d’Estaing dont certains membres se trouvaient bien plus à droite que beaucoup de gaullistes…

    Evidemment, il y a également la présidentielle en ligne de mire. Pour l’instant, on ne sait pas encore si Jean-Louis Borloo, seul personnalité crédible à ce niveau de la confédération, va se présenter. Il hésite. Et il fait bien, pour lui, pour son parti et pour la Droite.

    Car si sa stratégie personnelle est de se rendre indispensable à l’actuelle majorité, alors il doit, à la fois, regarder les sondages qui ne montrent pas plus que cela une réelle adhésion d’une partie importante de l’électoral à sa candidature, loin de là, ainsi que les possibles ravages que cette dernière pourrait causer dans son camp (Sarkozy devancé par Le Pen, par exemple). Voilà qui l’empêcherait sans doute, si elle était menée jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’au premier tour de la présidentielle, de se retrouver à Matignon dans la cadre d’une réélection de Nicolas Sarkozy.

    De quoi peser le pour et le contre, patiemment et de susciter l’impatience chez ses partenaires de la future confédération.

    Mais, peut-être que nous n’en arriverons pas jusque là. Car, après avoir célébré dans le courant juin la naissance de cette confédération (alors même que la dernière composante éventuelle, l’Alliance centriste, ne se sera pas encore prononcée sur son adhésion!), il va falloir écrire un programme puis se distribuer les postes de responsabilité puis les investitures pour les sénatoriales et les législatives avant de voir si les députés radicaux encore dans l’UMP rejoindront la nouvelle structure fin 2011. Et là, d’autres difficultés, bien plus importantes que des professions de foi unitaires et des discours enflammés, vont commencer.

    Sans oublier qu’il reste encore près d’un an à Nicolas Sarkozy pour semer la zizanie et diviser tout ce beau monde (et à l’UMP de faire revenir dans son giron des élus craintifs pour leurs mandats). Finalement, les déçus et les frustrés du sarkozysme pourraient bien réintégrer le giron avec quelques promesses qui n’engagent que ceux qui y croient.

    En politique, comme au théâtre, les claquements de portes sont souvent suivis de réconciliations et de nouveaux serments de fidélité… Une comédie de boulevard qui permettra, malheureusement si elle est jouée, de rire encore une fois aux dépends du Centre.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’absence de Strauss-Kahn profitera-t-elle au Centre?


    L’affaire d’agression sexuelle impliquant Dominique Strauss-Kahn à New York et sa probable absence qui en découle lors de la prochaine présidentielle aura-t-elle une incidence sur le score des candidats centristes en 2012?

    C’est ce que l’on entend un peu partout depuis que le favori pour l’investiture socialiste et le poste de président de la république est derrière les barreaux. Rappelons que le directeur du FMI (Fonds monétaire international) caracolait en tête, non seulement dans les sondages sur la primaire socialiste mais également dans ceux de l’élection présidentielle, au premier comme au second tour.

    Une des raisons qui incitent à penser que son absence pourrait gonfler le score du ou des candidats du Centre est la proximité idéologique entre cette gauche social-démocrate et le centre social.

    Les amis de Jean-Louis Borloo (Parti radical) et de François Bayrou (Mouvement démocrate), les deux candidats centristes les plus sérieux, estiment ainsi qu’un bon nombre de voix qui allaient se porter sur Dominique Strauss-Kahn se reporteront sur leur leader.

    Un sondeur interrogé par Le Monde affirme même que le déplacement des voix pourrait atteindre 5%, ce qui n’est pas rien mais n’est pas non plus un rabattement des cartes politiques.

    D’ailleurs, les sondages ont déjà montré la réalité de ce phénomène. Ainsi, dans le dernier sondage LH2 pour le site internet Yahoo, les deux candidats centristes précités obtenaient ensemble 16% des voix avec la présence de M. Strauss-Kahn et pouvaient obtenir jusqu’à 19% dans le cas où ils seraient opposés au premier tour à un autre socialiste.

    Pour autant, on est loin d’une certaine euphorie qui s’est emparée des participants au congrès du Parti radical et au conseil national du Mouvement démocrate qui se sont tenus le week-end dernier au moment où le dirigeant du FMI était arrêté par la police newyorkaise.

    Au jour d’aujourd’hui, le gain n’est, au mieux que de trois points (même si de nouveaux sondages vont tenter, certainement, d’apprécier le phénomène) ce qui ne permettra évidemment pas au Centre de pouvoir remporter la présidentielle en cas de candidature unique. Et même si les prochaines enquêtes d’opinion faisaient apparaître des gains beaucoup plus élevés, rien ne dit ceux-ci dureraient jusqu’en avril 2012.

    Mais l’on sait que la politique n’est pas qu’une question de rationalité et de chiffres. Elle est aussi et beaucoup émotion et symboles. Or, l’appel d’air provoqué par l’affaire Strauss-Kahn peut créer une dynamique.

    Celle-ci peut prendre une forme populiste «on le savait bien: tous pourris!» et bénéficier au Front national et à sa candidate d’un côté et à l’extrême gauche de l’autre.

    Elle peut, à l’inverse, prendre une forme plus introspective et permettre aux modérés de démontrer qu’il faut à la France une nouvelle vision apaisée et consensuelle de la politique afin de réconcilier les Français entre eux.

    Cependant, rien n’indique pour l’instant de quel côté le vent va souffler, ni quel sera le montant du transfert de voix. Et il serait contreproductif d’attendre de cette affaire un quelconque renouveau centriste solide et pérenne. Cela démontrerait que le Centre n’a décidément rien d’autre à proposer que d’être un refuge pour les déçus de la Droite et de la Gauche. Et, au moindre coup de vent en sens contraire, tout ce château de carte s’écroulerait en un instant.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Pourquoi le Centre ne sera jamais monolithique et fusionné


    Ces jours derniers, une évidence semble se dessiner pour les temps qui viennent, au moins jusqu’à la présidentielle, le Centre ne se refondera pas dans une formation unique, que cela soit une confédération ou un parti. François Bayrou a clairement indiqué une nouvelle fois qu’il ne rejoindrait pas Jean-Louis Borloo et Hervé Morin – qui d’ailleurs ne veulent pas réellement de lui - dans une structure unique et Jean Arthuis pourrait ne rejoindre aucun des deux camps.

    Mais, au-delà de cette désunion conjoncturelle, il existe de nombreuses raisons pour qu’il y ait une diversité centriste irréductible.

    D’abord, aucun grand courant de pensée politique n’est et n’a jamais été rassemblé dans un parti unique. Il y a pluralité à droite depuis toujours. De même à gauche. Pourquoi donc le Centre éviterait ce morcellement.

    Même au temps de l’UDF triomphante (qui, par ailleurs, comptait dans ses rangs beaucoup de gens de droite), il y avait d’autres partis qui se réclamaient du Centre. La seule différence c’est qu’il y existait alors un parti hégémonique – et non monolithique -  comme il y a le Parti socialiste à gauche et l’UMP à droite de nos jours. Aujourd’hui, la galaxie centriste ne possède plus aucun soleil autour duquel graviteraient, en sus, quelques planètes mais est constituée de plusieurs petits astéroïdes qui s’affrontent dans une logique autodestructrice.

    Ensuite, comme pour la Droite et la Gauche, le Centre réuni des courants de pensée qui se ressemblent, qui peuvent s’assembler mais qui possèdent des différences ontologiques. Le Centre issu de la démocratie chrétienne n’est pas le même que celui issu du radicalisme ou celui issu du libéralisme. Les ponts existent, les programmes communs sont possibles mais un démocrate-chrétien ne sera jamais un radical tout comme un socialiste ne sera jamais un communiste ou un conservateur étatique ne sera jamais un libéral mondialiste.

    En outre, le système électoral actuel, majoritaire à deux tours, joue en défaveur du Centre pour la raison très simple que ce dernier possède un noyau d’électeurs mais a besoin d’un apport qui vient, à la fois, de la droite et de la gauche pour l’emporter au deuxième tour (les fameux «modérés» des deux bords) alors que la Droite et la Gauche ont besoin des voix de leur camp plus d’un apport centriste.

    Or, on voit bien la quasi-impossibilité pour un candidat centriste, dans un tel schéma, de récupérer ces voix en même temps puisqu’au moins un candidat de droite ou de gauche sera inévitablement son adversaire au deuxième tour. D’où l’obligation pour le Centre de nouer des alliances de désistement exclusives soit avec la Gauche, soit avec la Droite.

    Seul le système proportionnel peut permettre l’existence d’un Centre indépendant et uni, fort de nombreux élus, qui n’irait chercher ses voix ni d’un côté, ni de l’autre et donc qui n’obligerait pas les centristes à devoir s’allier en position de faiblesse à un parti de droite ou à un parti de gauche pour en être, ensuite, l’otage et l’obligé, perdant ainsi largement leur personnalité politique.

    Pour que le Centre soit une réelle force politique qui compte, il faut donc créer un parti (ou une confédération) «référence» puissant mai sans doute pas un parti (ou une confédération) qui réunirait tous les centristes, sans exception. Car, non seulement, cela serait impossible mais inutile puisque cette structure agirait comme pôle d’attraction lors des rendez-vous électoraux de toute la galaxie centriste.

    En attendant son émergence, cela ne dédouane pas les partis centristes de nouer des alliances électorales entre eux autour d’un programme commun et, évidemment, des accords électoraux et de désistements.

    Pour l’instant, on est encore loin de cette entente ad minima. Et ce n’est pas acceptable pour tous ceux qui croient aux valeurs et à la vision politique du Centrisme. Car tous les partis centristes, du Nouveau centre au Mouvement démocrate en passant par l’Alliance centriste et le Parti radical, ont assez de points de convergence pour parvenir à s’entendre sans renoncer à leurs différences.

    La désunion porte donc avant tout autour de questions de susceptibilités, de rancœur, et de petites ambitions personnelles. Venues d’un courant qui se propose de réunir les Français autour de l’idée de consensus, cela est d’une risible irresponsabilité. Risible à en pleurer.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Borloo, un diviseur des centristes qui pourraient se réunir sur son dos?


    Au lieu d’être le fédérateur du Centre, Jean-Louis Borloo ne va-t-il pas être celui qui va encore plus le diviser? Ou, in fine, par un improbable retournement de situation pas aussi improbable que cela, ne sera-t-il pas celui qui permettra aux centristes de se réunir sur son dos?!

    Examinons ces deux scénarios iconoclastes.

    Or donc, le président du Parti radical s’est autoproclamé réunificateur en chef du Centre. Notons, au passage, que personne ne lui avait demandé d’endosser ce costume à part quelques aficionados que l’on trouve tout autant chez les radicaux qu’au Nouveau centre.

    Tout au plus lui avait-t-on réservé une place dans la future confédération centriste qui devait être une formation réunissant tous les centristes, du Nouveau centre au Mouvement démocrate en passant par l’Alliance centriste et incluant quelques partis périphériques au Centre comme le Parti radical, la Gauche moderne, les Radicaux de gauche et Cap 21 qui partagent une vision politique proche de celle du Centrisme et soluble dans celle-ci.

    Mais, dans sa volonté de vengeance envers l’UMP, Jean-Louis Borloo a voulu prendre à la hussarde le Centre afin d’en faire un moyen de pression sur Nicolas Sarkozy. Opération presque réussie si la ficelle n’était pas devenue trop grosse au fil de déclarations contradictoires, d’absence de projet politique et d’un défaut d’attitude centriste.

    Les interrogations se sont alors faites de plus en plus fortes chez les militants du Nouveau centre et de l’Alliance centriste sur les réelles motivations de Jean-Louis Borloo, dont on ne peut pas toujours exclure l’ambition d’être le prochain premier ministre de Nicolas Sarkozy avant ou après 2012.

    Sans parler d’une grande partie des troupes du Parti radical qui ne devraient pas suivre leur chef dans sa rupture avec l’UMP. Et de la grande majorité des centristes de l’UMP qui ont décidé de ne pas s’associer à sa démarche.

    Quant au Mouvement démocrate de François Bayrou, il n’a évidemment pas répondu à l’invitation de Borloo de rejoindre la majorité présidentielle dans une formation de centre-droit.

    Dès lors, sa formation républicaine, sociale et écologiste ne réunira pas, quoiqu’il arrive l’ensemble du Centre. Mais, scénario numéro un, en plus, celle-ci risque de diviser encore plus les centristes. Car, même si elle voit le jour, beaucoup ne la rejoindront pas et beaucoup de ceux qui le feront dans un premier temps ne s’y trouveront pas à l’aise.

    In fine, les oppositions entre centristes pourraient donc être plus fortes qu’avant.

    A moins que Jean-Louis Borloo ne parvienne à réaliser, sur son dos, la réunion de l’ensemble des formations du Centre!

    Ce scénario numéro deux n’est pas aussi fantaisiste que cela. La tentative de récupération du président du Parti radical pourrait créer, en effet, un électrochoc dans la famille centriste.

    Cette dernière, dans un sursaut de dignité, d’orgueil et de responsabilité ferait taire enfin ses inimitiés personnelles qui sont plus fortes et plus dérisoires que ses différences politiques pour prendre elle-même son destin en main.

    Une fois cette réunification réalisée, le Centre proposerait alors au Parti radical de Jean-Louis Borloo de le rejoindre ainsi qu’à tous ceux qui se sentiraient proche de cette véritable confédération centriste. Ce qui ne serait que dans l’ordre normal des choses…

    Alexandre Vatimbella

     

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